La rédaction de demandes de bourses d’études (maîtrise, doctorat) : quelques pistes générales

L’idée d’écrire ce billet m’est venue suite au fait que quelques personnes m’ont contactée personnellement afin d’obtenir des conseils et idées quant à leurs demandes de bourses d’études.  Étudiante au doctorat, je ne me considère pas une experte des demandes de bourses et, surtout, des critères de sélection qui s’appliquent lors des évaluations. Toutefois, mon expérience en tant que consultante auprès d’artistes et d’organismes artistiques m’a permis d’acquérir une certaine méthodologie et de développer mon style d’écriture en fonction de la personne qui présente la demande, le but précis de la demande, ainsi que les potentiels évaluateurs de cette dernière. Par ailleurs, j’ai rédigé de nombreuses demandes de bourses d’études pour mes projets de recherche et plusieurs d’entre elles ont été retenues, dont la prestigieuse bourse du Canada VANIER.  C’est cependant sans aucune prétention ni  quelconque autorité que je tente ici de partager quelques trucs et façons de faire qui découlent de mon expérience personnelle.

Pour présenter une demande de bourse complète et qui se démarque, il faut s’y prendre quelques mois à l’avance et avoir en tête un projet de recherche (ou de création, dans le cas des artistes) bien défini.  Le mettre sur papier contribue souvent à la clarification du projet, car on y voit plus aisément les lacunes et les points à faire ressortir.

Une demande de bourse comprend généralement plusieurs parties, telles que, par exemple, une brève genèse du projet, une synthèse du projet de recherche, une description du parcours du candidat et de ses aptitudes qui font de lui LA personne pour mener à bien et à terme ce projet, la méthodologie de recherche proposée, etc. L’ensemble de ces documents doit former un tout, c’est-à-dire qu’il est pertinent de conserver le même style d’écriture (par exemple, si la demande est au « je », d’utiliser le « je » dans toutes ces parties).  Sur le plan de la présentation, il ne faut pas négliger de répondre aux demandes parfois prescrites par les organismes subventionnaires (type de caractères, nombre de mots, identification du candidat sur chaque page, etc.) et de s’assurer que l’ensemble de nos document est clair et donne envie de s’y pencher.  Des sous-titres pour aider le lecteur  à suivre notre pensée ou encore à comprendre les idées principales en un regard rapide peuvent être pertinents, mais attention à ne pas en surcharger les documents.  Il faut surtout structurer le texte en fonction des critères de chaque organisme (ordre des parties, nombre de mots, nombre de copies, etc.).  Inutile d’ajouter des documents supplémentaires, il faut s’en tenir à ce que l’on demande et y mettre toutes les informations nécessaires tout en demeurant concis.

Dans une demande de bourse de recherche, on doit d’abord positionner le projet, au regard des savoirs actuellement reconnus.  Ceci implique une connaissance de la littérature existante liée à notre sujet de recherche, mais également à l’aire culturelle et/ou géographique concernée, à la discipline dans laquelle on s’inscrit (et, souvent en sciences humaines et sociales, de plusieurs autres disciplines connexes auxquelles on se référera)  et aux diverses méthodologies de recherche.  Il importe de positionner son projet dans la littérature, dans la discipline.  Qui a déjà travaillé sur ce sujet, cette aire, ou des problématiques semblables ?  Viendront ensuite les questions à savoir comment voit-on notre recherche à la lumière de ces savoirs déjà reconnus : s’inscrit-on dans la même ligne de pensée, soupçonne-t-on que notre recherche va apporter un/des point/s confirmant ou infirmant les règles énoncées ?  Que sait-on déjà et qu’est-ce que les résultats espérés de notre recherche vont apporter de nouveau ?

Il s’avère généralement pertinent d’expliquer brièvement notre parcours et ce qui nous a mené au choix de ce projet : c’est dans ces quelques lignes qu’on devra, subtilement mais adroitement, convaincre les évaluateurs que nous avons les compétences, l’expérience, parfois la passion pour réaliser ce projet jusqu’au bout.  Le choix d’un sujet de recherche, particulièrement au doctorat, doit être réfléchi et réaliste, et il faut être conscient du fait que les prochaines années seront consacrées à ces problématiques et à ces terrains.  Démontrer que notre projet s’inscrit dans une certaine continuité avec notre parcours jusqu’à maintenant peut rassurer les évaluateurs qui nous verront motivés, conscients de ce dans quoi on s’embarque et « équipés » pour plonger dans cette aventure très exigeante que sont les études supérieures.  Démontrer nos réalisations antérieures (sur le plan académique, mais parfois également social, artistique, etc.) prouvent nos capacités à mener à terme un projet et à trouver des solutions pour y parvenir.  Ces réalisations attestent de notre leadership.

La principale difficulté réside dans la problématisation du projet de recherche.  En gros, on veut répondre à une question essentielle: « Pourquoi avons-nous besoin de réaliser cette recherche et de connaître les résultats qu’elle apportera ? ».  Ainsi, on souhaite démontrer la pertinence scientifique (que va-t-on démontrer, d’un point de vue scientifique, et en quoi ça nous avancera ?), la pertinence sociale (comment notre recherche apportera des réponses à certains problèmes des praticiens et décideurs sociaux), de même que, dans certains cas, la pertinence culturelle (de quelle manière cette recherche répond aux besoins de la communauté « recherchée », « locale », des informateurs et participants à la recherche, et comment nos principales questions font-elles sens pour ces derniers ?) du projet présenté.  Mais qu’est-ce qu’un « problème de recherche »  en sciences humaines et sociales ?  Selon Chevrier (in B.Gauthier (dir.), 2010, Recherche sociale. De la problématique à la collecte de données, Presses de l’Université du Québec, p. 54), « il y a problème lorsqu’on ressent la nécessité de combler l’écart existant entre une situation de départ insatisfaisante et une situation d’arrivée désirable (la situation satisfaisante étant considérée comme le but) ».  Une fois qu’on a identifié cet écart, donc ce besoin de répondre à certaines questions, on peut en mesurer sa pertinence.  Il faudra ensuite proposer une méthodologie de recherche qui permettra d’aller chercher les données, puis de les analyser, de manière à apporter des réponses à notre problématique.

Ces quelques paragraphes sont certes incomplets et ne présentent pas les possibilités en détail.  Il s’agit de quelques conseils rédigés rapidement pour répondre à des questions qui nécessitent une réponse dans des délais plus ou moins rapprochés.  Je tenterai d’écrire davantage au sujet du « projet de recherche »  en tant que tel au cours des prochaines semaines. À quoi ça ressemble ? Comment le présenter ? Quelles informations  y mettre ?  Pour le moment, je dois retourner à mon propre travail…  À bientôt !

Comments
2 Responses to “La rédaction de demandes de bourses d’études (maîtrise, doctorat) : quelques pistes générales”
  1. DIMBI MPONGI Jean Claude dit :

    je sollicite une demande de bourse pour mes études Universitaire en cours.

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